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Apprendre le métier d’horloger avant de se reconvertir comme audicien, ce n’est certes pas courant. Paul Vandendriessche est l’un des plus anciens employés de Lapperre, où il a travaillé pendant pas moins de 37 ans. « La plus grande évolution de ma carrière ? Le passage des appareils auditifs analogiques aux appareils auditifs numériques ».
À 90 ans, Paul Vandendriessche nous accueille chez lui avec le sourire et beaucoup d’entrain. Afin de nous plonger dans son passé, il a dépoussiéré le sac qu’il utilisait pour se rendre chez ses clients, ainsi que les catalogues de présentation de la gamme d’appareils auditifs proposés. Il a même conservé ses carnets de commandes. « Jeune, je voulais apprendre un métier. C’est pourquoi j’ai commencé une formation d’horloger à l’âge de 16 ans », raconte-t-il. « Ma mère, puis ma sœur, tenait une horlogerie-bijouterie à Wevelgem, où elle vendait également des lunettes. J’ai donc suivi une formation d’opticien pour pouvoir fabriquer des verres de lunettes. » Un jour, une publicité pour des lunettes auditives a attiré son attention.
Nous tâchions d’entretenir une bonne relation avec les médecins ORL de notre région en leur rendant visite une fois par an. Cela se passait généralement autour de Noël et du Nouvel An. Nous leur offrions une bonne bouteille et en profitions pour leur présenter la nouvelle gamme d’appareils auditifs. »
« J’ai eu l’idée de les inclure dans notre gamme », explique-t-il. « C’est ainsi que je suis entré en contact avec Lapperre. Pour vendre ces lunettes auditives, un audicien assurait chaque semaine une journée de permanence dans le magasin de ma sœur. Un jour, alors qu’ils cherchaient quelqu’un pour le remplacer, j’ai décroché le poste de représentant commercial pour la Flandre du Sud-Ouest. J’ai suivi une formation d’audicien chez Lapperre, j’ai obtenu mon diplôme pour la commission d’examen et, à partir de ce moment-là, j’ai pu prendre la route pour vendre des appareils auditifs. Mon expérience d’horloger m’a donné les compétences nécessaires pour réparer les appareils auditifs. »
L'audicien offre une solution aux problèmes d'audition et permet aux personnes malentendantes de retrouver une vie normale
Nous étions en 1958. C’étaient les débuts de Lapperre, qui avait alors 10 ans d’existence.
« La vente et la réparation des appareils auditifs se faisaient à domicile et pendant les jours de permanence chez les opticiens et les horlogers de la région. Mon épouse m’accompagnait dans mes déplacements. Elle discutait avec les gens dans les magasins et les cafés pour savoir qui, dans le village, pouvait avoir besoin d’un appareil auditif. Ou alors, nous faisions semblant de chercher un certain ‘Monsieur Verachtert’qui avait besoin d’un appareil auditif. Ce monsieur n’existait pas, mais cela nous donnait l’occasion de découvrir qui était vraiment malentendant », raconte Paul Vandendriessche. « Plus tard, des centres auditifs Lapperre ont ouvert leurs portes. Mon épouse en a dirigé un à Courtrai pendant 17 ans. En 1988, il y avait une dizaine de centre auditifs. Aujourd’hui, Lapperre compte plus de 220 centres dans toute la Belgique. »
Paul Vandendriessche a assisté à toute une évolution dans le monde des appareils auditifs. « Les premiers appareils électriques étaient des ‘boîtiers’ auditifs que l’utilisateur portait sur lui et dont le microphone et l’amplificateur convertissaient le signal électrique en son. Le cordon reliait le‘boîtier’à un écouteur fait sur mesure et placé dans l’oreille. Au fil des ans, les appareils auditifs sont devenus de plus en plus petits. Dans les années 1960 ont été lancés les premiers contours d’oreille. Des lunettes auditives ont également été mises au point en incorporant l’appareil auditif dans la monture des lunettes. »
Paul Vandendriessche garde un excellent souvenir de sa carrière chez Lapperre. « Si je devais résumer ma carrière en un seul mot, je dirais ‘incomparable’. Ce métier ne se compare à aucun autre et j’ai toujours aimé l’exercer. L’audicien offre une solution aux problèmes d’audition et permet aux personnes malentendantes de retrouver une vie normale. C’est une si belle profession. »
